Utilisation du numérique et GES : Pourquoi l’empreinte carbone du numérique risque-t-elle d’exploser ?

Qu’est-ce que l’empreinte Carbone ?
L’empreinte carbone est une mesure de l’impact environnemental d’une activité humaine, en particulier en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES) qui contribuent au réchauffement climatique. Elle représente la quantité de GES émis directement et indirectement par une activité, une entreprise, un produit ou une personne. Plus précisément, l’empreinte carbone mesure la quantité de dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz à effet de serre émis, exprimée en tonnes de CO2 équivalent (tCO2e). Pour réduire l’impact environnemental des activités humaines, il est important de réduire leur empreinte carbone en limitant les émissions de gaz à effet de serre.
Une nouvelle inquiétante : L’empreinte carbone du numérique risque d’exploser, alertent l’Ademe (Agence de la transition écologique) et l’Arcep ((Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) dans un rapport rendu public le 6 mars 2023. Si la tendance actuelle se poursuit, les émissions de gaz à effet de serre du numérique pourraient progresser de 45 % d’ici 2030 et être multipliées par trois d’ici à 2050, tirées par la croissance du nombre d’équipements tels que les smartphones, les téléviseurs, les ordinateurs portables, et les objets connectés. À l’heure actuelle, 80 % des émissions de gaz à effet de serre sont liées à la fabrication de ces produits, mais avec l’augmentation des usages, les centres de données pourraient peser plus lourd dans cette empreinte.
Quelles solutions pour réduire l’empreinte carbone du numérique ?
Pour réduire l’empreinte carbone du numérique, l’écoconception des produits est une piste nécessaire, mais insuffisante. Il faut également ajouter de la sobriété dans les usages, en n’augmentant pas le nombre d’équipements, en conservant les outils plus longtemps et/ou en substituant leurs écrans par des équipements moins consommateurs d’énergie. Cette stratégie permettrait de réduire de 30 % l’empreinte carbone du secteur et de réduire de moitié d’ici à 2050 la consommation d’énergie finale. À l’inverse, le scénario le plus « technophile » conduirait à une multiplication par 4,7 (+ 372 %) de l’empreinte carbone du secteur, reposant sur une utilisation tous azimuts des équipements numériques, compensée par des technologies de captage et stockage du carbone, encore embryonnaires. Ce rapport plaide donc pour la sobriété dans l’utilisation du numérique afin de limiter l’empreinte environnementale du secteur.
Numérique et environnement : trouver l’équilibre pour un avenir durable
Il est important de noter que le numérique peut également contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans d’autres secteurs, comme le transport ou le bâtiment, en permettant des gains d’efficacité énergétique et des alternatives aux déplacements. Cependant, il est crucial de trouver un équilibre entre l’utilisation du numérique et son impact environnemental, en mettant en place des politiques publiques et des stratégies industrielles pour promouvoir une utilisation sobre et responsable du numérique.